Perth forever

Nous avons passé la journée dans le train. Je m'attendais à voir débarquer à tout moment des officiers en uniforme, me demandant poliment de me lever et de les accompagner... à l'australienne, sans faire de vagues. Mais rien, nous avons attendu sagement que le train démarre. Il est 23 heures et nous sommes en route pour Perth.

 

Tu vois, comme dans du beurre. On prendra l'avion avant même qu'ils aient eu vent de mon existence. Cela dit, je ne m'attendais pas à ce qu'ils soient aussi rapide. Tu parles d'un désert, c'est Disney Land ouais...

 

Nous arrivons à Perth nerveusement épuisés. La nuit a été longue et nous n'avons pas fermé l'oeil. La compagnie des chemins de fer nous dédommage d'une nuit d'hôtel. Malgré mes supplications, il insiste pour faire une sieste avant de partir. Des draps propres, une douche privée et un vrai lit sont juste ce que nous avions besoin à vrai dire. Nous nous effondrons pour une bonne partie de la journée.

 

Au réveil, il est 17 heures et nous partons pour l'aéroport.

 

Encore cette putain de ville, elle nous laissera jamais partir cette garce... Ben merde alors...

 

En passant devant un kiosque à journaux, nous remarquons la une du Sunday Times de Perth. Elle fait état de l'arrestation d'un certain Peter Morgan pour l'homicide de deux touristes anglais retrouvés non loin de Kalgoorlie. L'article raconte qu'il a été interpellé alors qu'il passait la douane de l'aéroport. Sa voiture, une Ford Falcon de 1997, a été abandonnée dans un parking en bordure de la ville minière. Des traces de sang de l'une des deux victimes ont été retrouvées sur le pare-choc avant du véhicule.

 

Ben ça pour un coup de bol ! Ce con était tellement pressé de se tirer qu'il nous a fait confiance pour l'enregistrement de la voiture. Grosse erreur. Avec lui derrière les barreaux on est blanc comme neige ! On peut continuer à jouer les touristes en paix... ça s'arrose !

 

Il nous entraîne dans un bar non loin de l'hôtel. Un DJ mix de la techno avec des standards des sixties, comme Gene Vincent ou encore les Beatles... le résultat est affligeant. Des brumisateurs sont installés dans la cour intérieure. Loin d'être rafraîchissants, ils ajoutent de la moiteur à l'air déjà saturé. Même une fois la nuit tombée, la chaleur reste collée aux corps alcoolisés qui s'agitent vainement. Troisième Corrona, pour troisième vie brisée en l'espace de 36 heures.

Publié dans Autofiction

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